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Navale 62-64 Jeanne 64-65

PROMO 62

Livre d'or
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section Belliard

Michel Belliard

Sous l'influence des Amériques

Je venais d'avoir à peine un an lorsque j'ai entendu parler pour la première fois des ... Américains. Ils venaient de débarquer sur quatre plages du Maroc (alors sous protectorat de la France), à quelques dizaines de kilomètres de chez moi. C'était en novembre 1942. Il s'agissait de l'Opération Torch.

Ce n'est que de nombreuses années plus tard que j'ai compris l'importance pour la France de ce premier grand débarquement américain au cours de la Seconde Guerre Mondiale.

Au printemps 1963, à l'invitation de l' US Navy, je me suis porté volontaire (avec deux autres fistots) pour embarquer quelques semaines, pendant les vacances d'été, sur le porte-avions USS Franklin D. Roosvelt. C'est pendant ce stage en Méditerranée orientale, sur le navire amiral de la VIème Flotte que j'ai pu découvrir la puissance, la modernité et l'organisation de l' US Navy.

A la sortie de la Baille en 1964, j'avais finalement une vision assez pessimiste de ma future carrière dans la Royale qui me paraissait plutôt vieillissante au lendemain du Conflit Algérien.

Pendant les vacances de l'été 64, au lieu de bronzer dans l'insouciance, je me suis mis à analyser mes deux années de Baille et me suis même surpris à envisager de quitter la Marine, laquelle venait pourtant de m'honorer du Prix de "note de gueule" de la Promo62, matérialisé par une magnifique montre Auricoste gravée au verso d'une dédicace se référant à l'US Navy.....

C'est donc équipée de cette montre à l'accent yankee que j'ai embarqué sur la Jeanne au début octobre 1964 pour présenter ma démission au LV Piquet, ( j'étais chef du poste dont il avait la charge). Je portais encore cette montre lorsque j'ai débarqué de la Jeanne à la fin octobre,( juste avant le Grand Départ), mais je m'étais dépouillé de quelques-uns de mes uniformes pour les céder au camarade sud-américain et néanmoins chilien Jaime Donoso.

Quelques années plus tard, en 1969, alors que j'occupais un poste d'Ingénieur Océanographe au Muséum National d'Histoire Naturelle à Paris, j'ai remplacé au pied levé mon patron de thèse le Pr. Henri Lacombe (un ancien X et Ingénieur Hydrographe) invité mais indisponible pour participer à une campagne de mesures dans l'Océan Antarctique au large de la Terre Adélie, organisée par des océanographes américains de la Columbia University de New-York.

Après deux mois de navigation dans les glaces et de nombreuses mesures, j'ai obtenu un contrat de la Columbia University et je suis venu m'installer en Amérique, à New-York. Dans la foulée, j'ai de nouveau embarqué sur l' USNS Eltanin pour deux nouvelles campagnes de mesures en Océan Antarctique. Au cours de l'une d'elles, nous avons relâché à la base américaine de Mc Murdo située sur la côte du Continent Antarctique à 77° 51' sud. Quelqu'un de la Promo62 a-t'il jamais navigué si sud ?.....

Tout ce beau labeur en Antarctique m'a valu une belle médaille de la très américaine National Science Foundation et a fait que le gouvernement argentin m'a confié en 1971 (avec un collègue argentin connu aux USA) la création de l'Institut Argentin d' Océanographie à Bahia-Blanca sur la côte de la Pampa.

Après un retour en France et une reconversion comme Ingénieur de travaux sous-marins pour le pétrole off-shore, j'ai dirigé plusieurs chantiers de par le monde dont le dernier à Esmeraldas en Equateur.... Encore les Amériques!.

Puis, "j'ai mal tourné" et me suis fait embaucher dans une grande banque internationale (où j'ai retrouvé le Commandant de Lestapis notre Directeur des études à la Baille) laquelle m'a expatrié dans divers pays et notamment sur le continent des Amériques, à Panama (où les deux derniers de mes cinq enfants sont nés), en Colombie (où j'ai financé les producteurs de café et quelques grands projets industriels), au Mexique (d'où je me suis occupé de financements publics dans les six pays d'Amérique Centrale) et à Miami (où j'ai créé et dirigé l'agence off-shore de ma banque, dédiée principalement à la clientèle d'Amérique latine).

Bref, à la retraite j'ai continué de retourner régulièrement en Amérique latine (les paysages de la Patagonie chilienne et argentine sont grandioses...) et c'est au cours de l'un de ces voyages que j'ai rencontré à Cusco ma seconde épouse. J'ai donc aujourd'hui une épouse péruvienne, une fille mariée à un Brésilien qui vivent avec leurs trois enfants franco-québécois à Montréal, une fille mariée à un Mexicain qui résident avec leurs deux enfants franco-mexicains à Mexico et trois autres enfants (bilingues anglais-espagnol) qui voyagent dès qu'ils le peuvent aux Amériques.... Je leur ai passé le virus américain..

Ici vous trouverez une série de photos.