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Navale 62-64 Jeanne 64-65

PROMO 62

Livre d'or
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section Delahaye

Jean Delahaye

Vie sociale en Polynésie

En mai 1969, j’étais Officier en Second du B.R.O. « La Coquille », Bâtiment de Recherche Océanographique ; nous étions en panne de moteur à Mururoa. Il faut préciser que ce noble vaisseau de la flotte du CEP, était un ancien chalutier anglais de 400 T. environ, l’Atlantic Dolphin ; la propulsion était assurée  par un moteur électrique principal à courant continu, récupéré, à la ferraille et venant de l’ancien sous-marin anglais Taciturn ; les deux moteurs Paxman Amirauté couplés à des génératrices récupérées sur le même tas de ferraille fournissaient le courant continu à bord.

Donc nous étions en panne et il fallait rentrer à Papeete pour réparer et j’y avais une obligation le samedi à la Mairie, où j’étais témoin au mariage civil de ma belle-sœur, fille du contre-amiral Jean Tellier, commandant la CEP. Il fallait trouver un bateau pour nous remorquer jusqu’au port base. Ce fut la Garonne qui nous prit en remorque, et, par chance, l’officier en second de ce magnifique vaisseau, le L.V. de Villeneuve, était le témoin du futur marié, l E.V. Denavit, mon futur beau-frère, second d’un magnifique patrouilleur de la « marine en blanc ».

L’avantage d’un remorquage par la Garonne était que notre vitesse de croisière allait être de 10 nœuds, alors que La Coquille avait une vitesse maximum de 8 à 9 nœuds, avec vent, courant et Neptune pour nous.

Comme nous étions un peu justes pour arriver à Papeete pour la cérémonie, le surcroît de vitesse nous permettait de ne pas inquiéter l’Amiral, père de la future mariée. Nous arrivions devant le port, en tout début d’après-midi ; le convoi franchit les passes à bonne vitesse ce qui est recommandé dans ce pays, à cause des courants traversiers, puis la Garonne ralentit, tandis que l’heure tournait et Villeneuve me prévint que nous allions débarquer en rade.

Je sautais dans ma belle tenue de pardon blanche, et la barcasse de la Garonne me prit au vol. Nous abandonnions nos deux Pachas respectifs pour l’accostage.

Sur la Garonne le second s’entendait bien avec son Pacha, et l’affaire ne posa pas de problème ; pour ma pomme, les rapports étaient plus tendus, mais que faire ! De plus l’accostage de La Coquille n’était pas simple, coincé entre les deux gabions qui retenaient le dock flottant, mais, nécessité faisant loi. Nous fumes débarqués devant DONALD sur le quai des Paquebots, et en pressant le pas, nous arrivâmes à la Mairie, le plus discrètement possible… mais juste à temps… L’Amiral resta imperturbable…