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Navale 62-64 Jeanne 64-65

PROMO 62

Livre d'or
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section Péricaud

Marcel Péricaud

Un moment mémorable sur le BOUVET en 1971

Dans le cadre d'une sortie de l'Escadre de l'Atlantique, le BOUVET fait une escale officielle à LOME, à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle ambassade de France au TOGO. L'ambassadeur avait bien fait les choses. Et pour cause, il s'appelait CAMPREDON et était le frère du pacha, Capitaine de Vaisseau Aéro, ayant un talent fou pour diriger les hommes, les motiver. On n'oublie pas un tel homme.

L'ambassade avait organisé une semaine de festivités, dont la réception à bord du roi Kallipe 2, avec sortie en mer, roi traditionnel d'une ethnie béninoise, coiffé d'une charlotte indescriptible, dont les « terres » se situaient à la frontière avec le Bénin. En retour, il nous a reçus dans son village pour un déjeuner très couleur locale au cours duquel les Tamtams n'ont cessé de battre pour « informer » ses sujets. Il gardait le souvenir ému d'avoir été reçu par le général de Gaulle.

Après cette dure semaine où tout l'équipage avait payé de sa personne, le BOUVET appareille au petit matin. Pour reprendre des forces, tout le monde retourne à sa couchette dès la dernière aussière larguée, laissant l'officier de détail de quart à la passerelle.

L'escadre, venant en particulier d'Abidjan, croisait au large et nous y attendait, ce que nous avions tout bonnement oublié, commandant et officier OPS (LV PIOZIN) en tête. Toute une série d'exercices où le BOUVET était largement impliqué avaient été prévus pour la journée. Imperturbable aux messages radio nous rappelant à l'ordre, l'officier de quart faisait route au sud. Cependant, commençant à s'inquiéter du ton des messages, il prévient le commandant qui secoue son état major : « Dites voir Piozin, il n'y avait rien de prévu ce matin ? » Oups !

De son navire amiral l'amiral PETROCHILO prend lui-même le micro et annonce son arrivée pour le café. Hélitreuillé, il débarque furieux sur le BOUVET, et s'enferme avec le commandant.

Non seulement CAMPREDON a défendu ses troupes, mais a pris toute la responsabilité de ce moment d'égarement. Que s'est-il passé dans le carré du commandant ? En tous les cas, après le café, l'amiral PETROCHILO est reparti ravi. Nous n'avons jamais su ce que CAMPREDON avait pu lui dire pour retourner la situation.