Jeanne d'Arc

Issue d'une famille modeste, nommée D'Arc (elle ne fut jamais bergère), cette héroïne française est née en Lorraine à Domrémy le 6 janvier 1412. Dès l'age de treize ans, Jeanne entend la "voix de Dieu", qui lui ordonne d'aller au secours du roi de France Charles VII, dont le royaume est bouleversé par l'occupation anglaise et dont la légitimité est radicalement contestée.

En février 1429, elle obtient, après un refus essuyé l'année précédente, de Robert de Baudricourt, qui commandait la ville de Vaucouleurs, qu'une petite escorte l'accompagne à Chinon, où résidait le roi. Après avoir convaincu Charles VII de sa mission, elle délivre Orléans assiégée par les Anglais le 8 mai 1429, dont les défaites successives permettent à Charles VII de gagner Reims, où il est sacré le 17 juillet. Il renonce alors au soutien de Jeanne, qui mène des actions isolées. Elle est faite prisonnière le 23 mai 1430, par le bâtard de Wandonne, aux ordres de Jean de Luxembourg, qui livrera la prisonnière pour 10.000 livres tournois à l'Evêque Pierre Cauchon, au service des anglais.

Ceux-ci lui intentent un procès en sorcellerie, de façon à discréditer le sacre de Charles VII. Après une période de captivité à Beaulieu et Beaurevoir, de mai à novembre 1430, le procès se déroule du 9 janvier au 28 mars 1431 à Rouen, à huis clos, sous la conduite de l'évêque Cauchon. Le 29 mai 1431, Jeanne est déclarée relapse et est brûlée vive au vieux marché de cette même ville, le lendemain, sans avoir renié ses "voix". La révision de son procès commence dès 1450. En 1456, elle est réhabilitée. Elle sera béatifiée en 1909 et canonisée en 1920.

Encore aujourd'hui, le culte de Jeanne d'Arc est un mythe extraordinaire, tour à tour "fille du peuple" révolutionnaire, restauratrice de la monarchie et de l'ordre divin, patriote trahie par les élites et l'Eglise.

(d'après le dictionnaire Hachette 1998)