Aviso-escorteur Victor Schoelcher F725

L'aviso-escorteur Victor Schoelcher est mis à flot le 11 octobre 1958. Admis au service actif le 8 mai 1961, il est affecté à l'Ecole d'application des enseignes de vaisseau.

De 1961 à 1973 le Victor Schoelcher remplit le rôle de conserve de la Jeanne d'Arc pendant onze campagnes d'application au cours desquelles il montrera le pavillon français dans toutes les parties du monde et effectuera des escales dans plus de 70 villes aux noms prestigieux. En mars 1973, après onze années assidues d'escorte efficace, le Victor Schoelcher abandonne le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc à Panama et transite individuellement jusqu'à Tahiti. Il vient, en effet, d'être affecté au Centre d'expérimentation du Pacifique où, après quelques travaux d'adaptation, il est paré à effectuer les missions confiées à la division des avisos-escorteurs du Pacifique pendant la campagne de l'été 1973.

En décembre 1973, le bâtiment est désigné pour servir au sein des Forces maritimes de l'océan Indien. Il quitte alors Papeete et, après un détour par Djibouti, rallie Diego-Suarez pour y subir une IPER. De 1973 à 1988, le Victor Schoelcher restera l'un des piliers de la flotte de l'océan Indien, revenant de temps à autre en cure de jouvence à Lorient. Ainsi pendant ces quinze dernières années, il est présent en océan Indien et en mer Rouge. Il assure plusieurs missions de soutien aux îles Eparses et aux terres australes. Il participe en mai-juin 1975 à l'évacuation de la base de Diego Suarez. Il protège les ressortissants français des Comores de juillet à octobre 1985 et montre le pavillon sur les côtes du continent indien et dans le canal de Mozambique.

Il patrouille en mer d'Oman et dans le Golfe où il rassure par sa présence vigilante les pétroliers aux couleurs nationales. Il effectue des missions d'assistance humanitaire aux Seychelles ravagées par le cyclone Andry (décembre 1983) et au Bangladesh (mai 1985). Il effectue une mission en mer de Chine où il assiste 244 boat people (mai 1985). Il revient avec beaucoup d'émotion à Antsiranana (Diego Suarez) où il est le premier bâtiment de la Marine nationale à faire escale depuis l'indépendance. Enfin, sur le chemin de (ultime retour en métropole, l'aviso-escorteur Victor Schoelcher fait une visite d'adieu à la ville de Schoelcher (en Martinique), marraine du bâtiment.

Missions accomplies au service de la France pour ce vétéran encore bien alerte pour son âge. En effet, après trente années de carrière, ce bateau de 103 mètres de long et de 2100 tonnes en pleine charge avec un équipage de 166 hommes aura donné toute satisfaction à ses dix-neuf commandants. Le 22 juillet 1988, il passe pour la dernière fois devant la citadelle de Port-Louis sous le pavillon français et rejoint son port constructeur quelque trente ans après sa mise à l'eau. Là, en radoub, il est mis en réserve spéciale et effectue sa dernière IPER à Lorient avant d'être cédé à la Marine urugayenne (contrat de vente signé le 30 septembre 1988).

Lundi matin, 19 décembre 1988, à l'arsenal de Lorient, l'aviso-escorteur Victor Schoelcher est transféré à la Marine uruguayenne (dernières couleurs) en présence du CA Méchet, représentant le chef d'état-major de la Marine, de l'ambassadeur d'Uruguay à Paris M. Sallinas, du contre-amiral Arata, commandant la Marine à Lorient, de l'IGA Buuxin, représentant le directeur des Constructions navales et de l'IGA Gaillard, directeur des Constructions et armes navales de Lorient.

 

Source : Cols Bleus n°2018 du 14 janvier 1989